dimanche 16 octobre 2022

histoire de puits

 

Histoire de puits

 

Il était une fois

Au bout de sa corde

Un seau de bon aloi

Cherchant un puits commode…

 

Où il pourrait puiser

La réponse à ses questions

Et enfin désaltérer

Sa soif d’interrogations…

 

Mais quand la vérité le vit

Elle refusa au seau

Au fond du puits

De lui donner de l’eau !

 

Elle n’est pas potable

Et ma source est tarie…

Elle n’était plus buvable

Et on m’avait menti…

 

Une réunion se fit

Autour de la table…

Chacun donna son avis

D’une manière affable…

 

Le mensonge prit la parole

Et plaida coupable…

La vérité n’est qu’un jeu de rôle

Une vulgaire fable !

 

Ce qui arrange les hommes

Ce sont les apparences…

Depuis l’histoire de la pomme

La leçon est lourde de sens…

 

Et le seau repartit

Sur sa route cabossée

Chercher un autre puits

Qu’il ne trouva jamais…

 

16 10 2022

 

 

samedi 15 octobre 2022

l'enfant des quatre saisons

 

L’enfant des quatre saisons

 

 

            L’enfant était perdu, au carrefour des quatre saisons. Il était fatigué de marcher, et son petit corps fourbu avait de plus en plus de mal à le porter. Il hésitait sur la direction à suivre, immobile et perplexe. C’est le printemps qui le vit le premier, et s’en approcha. Tendrement, il le prit dans ses bras, et le porta jusqu’au jardin le plus proche. Là, il l’installa sur un doux lit de pétales de fleurs, et l’enfant rassuré s’endormit aussitôt en souriant.

            C’est l’été qui le réveilla, voyant que l’enfant avait trop chaud.

Il le prit doucement contre lui, et l’amena dans la forêt, et l’allongea à l’abri des arbres sur un tapis de fougères, car les pétales de fleurs avaient séché depuis.

L’ombre bienfaisante rafraîchit aussitôt l’enfant qui se rendormit.

            Puis l’été finit sa course, et rejoignit le printemps. L’automne sentit que l’enfant allait avoir besoin de lui. Il accourut tout en sachant que son temps était compté, et qu’il perdrait ses feuilles. Comment faire pour protéger l’enfant de la chaleur de l’arrière saison, alors que ses branches qui allaient se dénuder, ne feraient plus d’ombre très longtemps ? C’est alors qu’il eut l’idée de demander à l’hiver de retarder sa venue ! Ainsi fut fait, et l’hiver accepta.

            L’automne put continuer de protéger l’enfant de ses dernières feuilles, tandis que blotti dans son lit de fougères, ce dernier dormait comme un bienheureux.

Mais l’hiver guettait, tout près, attentif à la fraîcheur qui s’installait lentement, et voulant jouer son rôle, remercia l’automne. Il prit l’enfant sans le réveiller, et le transporta dans une grotte voisine dont il fit un abri du vent en colmatant partiellement l’entrée.

            C’est alors que l’enfant entendit dans le lointain, car c’était Noël, les cloches qui sonnaient depuis le village voisin. Il agrandit l’ouverture de la grotte, et quelle ne fut pas sa surprise en apercevant ce qui se passait à l’extérieur !

Les quatre saisons s’étaient donné le mot, et main dans la main, faisaient une ronde endiablée autour de l’ouverture de la grotte. L’enfant était émerveillé, de grosses larmes de joie coulaient sur ses joues. Les quatre saisons décidèrent de faire encore mieux, et l’enfant n’en crût pas ses yeux en voyant simultanément, les feuilles de l’automne tourbillonner en même temps que les flocons de neige, et les fleurs du printemps s’ouvrir, fêtées par une nuée d’oiseaux ! C’était irréel, comme la magie de Noël, parce qu’en rêve tout est permis, et que rien n’est impossible à réaliser quant on veut faire rêver un enfant.

 

14 12 2008

dimanche 9 octobre 2022

la petite maison dans la prairie

 

La petite maison dans la prairie

Passait pour de la science-fiction

Mais l’actualité nous rattrape

Et nous donne des leçons

A travers nos énarques !

 

On va se laver à l’eau froide

Et manger froid…

On aura les mains moites

Devant un feu de bois !

 

S’éclairant à la bougie

Après la lumière du jour

Pour pallier à la pénurie

En faisant plus souvent l’amour

 

Pour se donner des calories

De par la chaleur animale…

Ce qui pour les couples désunis

Pourrait être un idéal !

 

Au train où vont les choses

Les cavernes sont proches…

On aura de l’arthrose

Après avoir vidé nos poches !

 

Bientôt autour du cou

Un appareil taxant l’air respiré…

Car marcher au licou

Ne saurait s’arrêter !

 

Heureusement que la planète

Est au plus mal

Autant le règne des bipèdes

Que celui animal…

 

La fin refermera le livre

Un jour prochain…

Réglant le problème de vivre

Sans de vrais lendemains !

 

9 10 2022