dimanche 31 mai 2020

mea culpa


Mea culpa



Après un long sommeil

Léthargique et coupable

L’homme enfin se réveille

Et se met à table !



Il voit que son inertie

Et son individualisme

N’étaient pas du crédit

Et se tourne vers le charisme !



Il plaint la planète et la société

D’être gravement malades…

C’est surement une vérité

Mais une lapalissade !



Il sort de son marasme

Avec un esprit fort…

Voulant soigner les âmes

Et même les corps !



Après avoir longtemps économisé

Il peut s’offrir une conscience…

Hélas elle s’est soldée

Durant sa somnolence !



Elle coute moins cher

Depuis les évènements…

A moins que son prix de hier

Eût été un retour sur investissement !



Le monde qui nous entoure

Souffre de carences

Dont le manque d’amour

Et autres outrances !



C’est un drôle de mea culpa

Qui le fait sursauter

Face à tous ces dégâts

Impossibles à quantifier…



Le monde de demain

Celui de nos enfants

Est-il voulu à dessein…

C’est presque mon sentiment…



31 5 2020
































samedi 30 mai 2020

le temps qui reste


Le temps qui reste



Après le dernier voyage

Et la dernière sieste

Le plus bel hommage

C’est le temps qui reste…



Celui de la vie

Qui se moque des luttes

Se réjouit de ses acquits

Et respecte ses tumultes…



De nombreuses joies

Résonnent comme des sanglots

Le bonheur est un émoi

Qui porte haut le flambeau…



Entre violence et résistance

Il y a une place à tenir

Une bonne dose de résilience

Aussi pour aboutir…



Hurler son désarroi

Dans le vent de la révolte

Face au chacun pour soi

Est une sorte de faute !



Combien pour exister

Se conduisent aux urnes

Sans permis de voter

Juste pour aboyer à la lune !



On vit selon ses goûts

A sa convenance

Convenir à ses dégoûts

Par simple tolérance…



Une ile battue par les flots

Et par tous les vents

Conviendrait à mes mots

Pour faire le bilan !



Après trois quarts de siècle

D’écriture de de réflexion…

Il y a sous le couvercle

De moins en moins de pression !



30 5 2020
















vendredi 29 mai 2020

la couleur des mots


La couleur des mots



La couleur des mots

S’échappe de la palette

Et dessine au fil du pinceau

Des verbes en silhouettes…



Elle habille les choses

Du reflet du temps

En créant une osmose

Avec les sentiments…



Il y a les mots doux

Aux teintes pastel

Sans courroux

Mots d’amour intemporels



Il y a les mots durs

Aux teintes sombres

Comme parjure…

Qui peignent des ombres…



En ce siècle iconoclaste

Qui adore et brûle ses idoles

Choisissant des castes

Celles qu’on immole !



En couleur ou noir et blanc

Le peintre des mots

Habille le temps

De haillons ou d’oripeaux…



Sa palette est à l’image

De ses nuances…

Son art est un voyage

Qui lui donne un sens…



La couleur des mots

Est une mosaïque

Où l’âme de Sappho

Trouverait sa musique …



29 5 2020




















jeudi 21 mai 2020

us et coutumes


Us et coutumes



Ils se servent du verbe

Et de la métaphore

Nos bons vieux proverbes…

Vieux comme des amphores !



Tant va la cruche à l’eau

Qu’elle finit par se noyer !

Les maximes ont bon dos

Se voulant des plaidoyers !



La sagesse populaire

Casse son bas de laine…

Pour plaire à Molière

Et à La Fontaine !



La morale s’y retrouve

Et la raison l’emporte…

Farouche comme une louve

Dont les petits sont à la porte !



A faire un dictionnaire

Avec nos dictons

On prend un sol en jachère

Pour une terre à moisson !



Mais qu’importe le flacon

Seule compte l’ivresse…

Pinocchio avait le bras long

Et Paris valait bien une messe !



Il n’y a nulle morale

Cachée dans les proverbes

Autre que des Fleurs du Mal

Cachées dans de mauvaises herbes !



Ce n’est que poison et antidote

Tout et son contraire…

Les fables d’Esope

Sont souvent pamphlétaires !



L’expérience n’éclaire

Que le chemin parcouru…

Et sa lumière

N’est qu’un halo diffus…



215 2020






















dimanche 17 mai 2020

l'esprit d'escalier


L’esprit d’escalier



Sans queue ni tête

L’esprit d’escalier

Fait des pirouettes

Et finit par perdre pied…



Il se monte et se descend

Aussi bien à reculons

Que tout en avant

Et peut rater un échelon…



Chacune des marches

Qu’il gravit en escalade

C’est comme un panache

Ou une bravade !



Il s’envole et virevolte

Et retombe à plat…

Trébuche et saute

De l’exploit au faux pas !



Il n’a ni aval ni amont

Et vit sans boussole

Au vent des quatre saisons

Faisant confiance à Eole !



Il se tient à la rampe

Et se prend les pieds…

Si trop forte est la pente…

L’ascension est un métier !



Mais pourtant il insiste

Et bêtement s’obstine

Car chaque tour de piste

Est une fleur qu’il butine !



Il s’élance sûr de lui

Pour faire un bon mot

Et chute avec dépit

Comme l’épée dans l’eau !



L’esprit comme la confiture

Ne doit pas s’étaler 

Plus que de nature

Surtout pas en escalier !



17 5 2020






































mercredi 6 mai 2020

L'âme des poètes


L’âme des poètes



C’est après leur mort

Qu’ils sont devenus immortels…

Ils ont gagné le port

De la mémoire intemporelle…



Comme un vol de goélands

Fuyant la tempête

Ils ont quitté les vivants

Mais rien pour autant ne s’arrête …



Au vent des quatre saisons

Dans un champ de coquelicots

S’envolent leurs chansons

Et la mer qu’on voit danser fait écho…



Comme autant de feuilles mortes

Qui tapissent l’automne

Leur musique attend derrière la porte 

 Que leur voix résonne…



L’Ardèche n’est pas loin

Du torrent de la Montagne…

La Jeanne court sous son moulin

Dans son coin de campagne…



Une pipe qui fume…

Une moustache qui sourit

Eclairée par un rayon de lune

Dans un champ d’épis…



L’âme des poètes

Raconte leurs voyages…

C’est tout ce qui reste

De ce somptueux héritage 



Quelque part dans le ciel

S’envolent des colombes

Comme un vol d’hirondelles

Louant la beauté du monde…



Longtemps, longtemps après

Que les poètes aient disparu

Leurs chansons pour l’éternité

Rappelleront qu’on les a entendues…



06 05 2020


























lundi 4 mai 2020

Pèle mêle


Pèle mêle



Je dirais d’un ton suave

Qu’il y a des gens complexes

Et d’autres concaves

Et puis d’autres convexes…



Qui conjuguent des quatrains

Avec des pleins et des déliés…

Voire en alexandrins

D’une plume ampoulée…



Choisissant l’imparfait du subjonctif

Pour mieux dire les choses

D’un ton volontairement exhaustif

Qui entre les mots prend la pause…



Ceux qui écrivent en majuscules

Mais parlent à voix basse

Et tous ceux qui les hurlent

Pour les mettre en place…



Il est de bon ton

De bien choisir ses mots

Et les bonnes conjugaisons

Pour éviter d’autres maux…



Le langage est une ivresse

Et exprime le courroux

Tout autant que la liesse

Ainsi tourne la roue…



Il reste que la rhétorique

Est une riche table

Où les mets sont ludiques

Et délectables…



L’important est que Molière

Y trouve son exutoire…

Amène ou pamphlétaire

Fidèle à son écritoire…



Et de tous ces mots pèle mêle

J’en ai fait ou drôle de poème…

L’insomnie donne des ailes

Et à tous les vents je sème !



04 05 2020


















samedi 2 mai 2020

La fosse aux lions


La fosse aux lions



Dans l’arène de la vie

Les lions sont lâchés

Face aux brebis

Et chiens sans collier…



Où des gladiateurs cravatés

A coup d’ordinateurs

Grâce leur clavier

Jouent aux prédateurs…



Ils se servent de la misère

En en faisant un lien social

En faisant mordre la poussière

A qui trébuche et s’étale…



Ils s’arrachent les marchés

Comme des bouts de viande

Sans haine ni pitié

Pourvu que ça se vende…



Ils sont cupides et voraces

Debout sur leurs claviers

Jusqu’à que de guerre lasse

Le faible rampe à leurs pieds…



Dans l’arène de la vie

Des luttes douloureuses

Sur du sable rougi

Sont des morts silencieuses…



Où des vies en lambeaux

S’éteignent sans courroux…

Ceux qui étaient vêtus d’oripeaux

Finissent en haillons et à genoux…



La gloire de ces gladiateurs

Issus de la nature humaine

Sont des prédateurs

Qu’aurait reconnu La Fontaine… !



Seule la mise en scène

Est différente…

La stratégie du système

De l’enfer créé la descente…



02 05 2020