Le feu sacré
La flèche qui visait la lune
Ne piquera plus le ciel…
Témoin d’une infortune
Achevée en étincelles…
Des pierres calcinées
Et du bois en charbon
Sont partis en fumée…
Sinistre crémation !
Combien de pauvres sont émus
Pourtant privés de vaisselle…
Par cette pluie d’écus
Déliant bourses et escarcelles…
D’un claquement de doigts
Ce déluge d’écus
Eteindra les braises du bois…
Qui l’eût cru !
La vieille dame de Paris
Renaîtra de ses cendres…
Et mes modestes cris
Iront se faire pendre !
Quelque lignes pamphlétaires
Ne calmeront pas le jeu…
Car ce bois et ces pierres
Sont un tout autre enjeu…
Rien ne console personne
Du malheur des uns et des autres…
Mais l’adulation d’une icône
Fait beaucoup d’apôtres !
Un cimetière de ventres creux
Et d’enfants qui meurent
Est le reflet peu glorieux
D’une société qui se leurre…
Sur l’échelle des valeurs
Chaque chose a sa place…
Mais hisser ainsi les couleurs
Peut laisser de glace…
17 4 2019
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire