L’enfant des quatre saisons
L’enfant était perdu, au carrefour des quatre saisons. Il était fatigué de marcher, et son petit corps fourbu avait de plus en plus de mal à le porter. Il hésitait sur la direction à suivre, immobile et perplexe. C’est le printemps qui le vit le premier, et s’en approcha. Tendrement, il le prit dans ses bras, et le porta jusqu’au jardin le plus proche. Là, il l’installa sur un doux lit de pétales de fleurs, et l’enfant rassuré s’endormit aussitôt en souriant.
C’est l’été qui le réveilla, voyant que l’enfant avait trop chaud.
Il le prit doucement contre lui, et l’amena dans la forêt, et l’allongea à l’abri des arbres sur un tapis de fougères, car les pétales de fleurs avaient séché depuis.
L’ombre bienfaisante rafraîchit aussitôt l’enfant qui se rendormit.
Puis l’été finit sa course, et rejoignit le printemps. L’automne sentit que l’enfant allait avoir besoin de lui. Il accourut tout en sachant que son temps était compté, et qu’il perdrait ses feuilles. Comment faire pour protéger l’enfant de la chaleur de l’arrière saison, alors que ses branches qui allaient se dénuder, ne feraient plus d’ombre très longtemps ? C’est alors qu’il eu l’idée de demander à l’hiver de retarder sa venue ! Ainsi fut fait, et l’hiver accepta.
L’automne put continuer de protéger l’enfant de ses dernières feuilles, tandis que blotti dans son lit de fougères, ce dernier dormait comme un bienheureux.
Mais l’hiver guettait, tout près, attentif à la fraîcheur qui s’installait lentement, et voulant jouer son rôle, remercia l’automne. Il prit l’enfant sans le réveiller, et le transporta dans une grotte voisine dont il fit un abri du vent en colmatant partiellement l’entrée.
C’est alors que l’enfant entendit dans le lointain, car c’était Noël, les cloches qui sonnaient depuis le village voisin. Il agrandit l’ouverture de la grotte, et quelle ne fut pas sa surprise en apercevant ce qui se passait à l’extérieur !
Les quatre saisons s’éraient donné le mot, et main dans la main, faisaient une ronde endiablée autour de l’ouverture de la grotte. L’enfant était émerveillé, de grosses larmes de joie coulaient sur ses joues. Les quatre saisons décidèrent de faire encore mieux, et l’enfant n’en crût pas ses yeux en voyant simultanément, les feuilles de l’automne tourbillonner en même temps que les flocons de neige, et les fleurs du printemps s’ouvrir, fêtées par une nuée d’oiseaux ! C’était irréel, comme la magie de Noël, parce qu’en rêve tout est permis, et que rien n’est impossible à réaliser quant on veut faire rêver un enfant.
14 12 2008
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